3 jours de randonnée dans le Jura Suisse

Comment m'est venue l'idée d'aller explorer le Jura Suisse ? Je ne sais plus trop, probablement lors de l'une de mes nombreuses pérégrinations virtuelles à explorer des cartes. Des cartes avec les lignes de train bien souvent. Et ce désir de voyager qui m'anime si souvent. Le wanderlust comme on dit. Je ne serais pas étonné voir ce petit village de Suisse situé en amont de Vallorbe sur le tracé du TGV Lyria en direction de Lausanne. Voir du relief et des lacs dans les environs. C'est en général très bon signe.

Lors de cette randonnée, il va y être question de :

🧀 Bivouac et raclette "à la belle étoile".
🫕 Fondue au chaud et au sec dans une buvette de montagne.
🏊 Une option baignade au Lac de Joux.
🌲 Belles montagnes.
🐮 Et de vaches bien sûr !

Voilà des bullet points que l'on aime pour ce parcours sur 3 jours situé dans la Vallée de la Joux du Jura Suisse, au sein du Parc naturel régional Jura vaudois. Un itinéraire jalonné de buvettes à l'origine repérées pour s'abriter de la pluie mais qui se sont révélées finalement plus utiles pour le plaisir d'une bonne bière, de tartes à la myrtilles ou même de fondue savoyarde.

Tracé et informations pratiques

C'est une randonnée de 35 kilomètres avec un peu de dénivelé mais sans excès. Je la classerais de niveau moyen pour toute personne qui fait régulièrement de la randonnée.

J'ai tout bien mis au propre sur cette carte avec 5 points d'intérêts sur le parcours :

• La Dent de Vaulion.
• La buvette de Vaulion.
• La buvette de Châtel.
• La buvette du Mont Tendre.
• Le Mont Tendre.

Les outils indispensables

Outils pour les cartes

Le réseau téléphonique sur l'itinéraire étant sporadique, je vous conseille comme toujours de bien télécharger la carte de la région sur l'application Maps.me (iOS / Android). J'y importe également la trace GPX que j'ai préparée, afin de facilement suivre le parcours.

Je conseille également quelques applications suisses. Pour préparer le parcours, le site SwitzerlandMobility est parfait. Lorsque l'on zoome sur le plan, on retrouve tous les détails avec les isos de dénivelé. Si vous êtes habitué aux cartes IGN en France, ça devrait vous parler. Pendant la randonnée, vous pourrez retrouver le même plan sur l'application mobile SwitzerlandMobility (nommée SuisseMobile en français). Pensez à bien activer le fond de carte "La Suisse à pied".

Conditions météorologiques

Concernant la météo, je vous conseille d'attentivement consulter les conditions avec les outils suivants :

• Site officiel Meteo Suisse, avec en particuliers la carte des dangers.
• MeteoBlue, qui est pas mal pour les prévisions locales. Il est par exemple possible de chercher "Mont Tendre".
• Pour les alertes météo, le site Meteo Alarm est pas mal non plus.

Nous concernant, un temps plus qu'incertain risquait bien de compromettre si ce n'est les nuits en bivouac, mais la randonnée entièrement également. On aurait bien fini par prendre un hôtel à Vallorbe et explorer le coin. Il y a semble-t-il de très jolies grottes à visiter, mais bon ça aurait été un peu dommage. Autant la pluie n'est pas un problème si l'on est bien équipé autant l'orage c'est une autre affaire en montagne et en bivouac.

Toutefois, j'aime dire que l’on peut souvent tirer un bénéfice de la contrainte. C’est chose faite avec le temps orageux annoncé qui m'a "forcé" à repérer les endroits qui permettraient de s’abriter le long du parcours, dont les trois buvettes qui égrainent le parcours (que j'ai légèrement adapté pour y passer). Mauvais temps ou non, nous nous sommes finalement arrêtés aux trois 😋

L'eau

Je conseille de partir avec une bonne quantité d'eau, car le parcours ne propose aucune source naturelle. Il est toutefois possible de se ravitailler dans les buvettes en y achetant des bouteilles ou y remplissant les gourdes (par honnêteté, profitez-en pour vous régaler). Attention toutefois, l'eau dans les buvettes n'est pas toujours potable, il faut donc prévoir un filtre (type Katadyn BeFree ou Livestraw).

Les sous 🤑

Qui dit Suisse dit Franc Suisse. Je vous conseille de retirer du liquide à un distributeur bancaire à Vallorbe, ce qui pourra être bien utile si vous vous arrêtez aux buvettes sur le parcours, qui n'acceptent pas toujours la carte bancaire.

Comment venir à Vallorbe en train

Le point de départ de la randonnée se situe à Vallorbe, une bourgade d'à peine plus de 4000 habitants. Et fait que je trouve assez incroyable, cette ville est desservie directement par les TGV Lyria en direction de Lausanne en Suisse ! C'est un trajet bien agréable et qui met rapidement dans l'ambiance : le train finit par serpenter au milieu des pâturages et des reliefs du Jura.

Résumé du trajet depuis Paris

• ❶ TGV Paris – Vallorbe : 3 heures.

Et voilà, il n'y a pas de ❷, ou de ❸. En seulement 3 heures, on est au pied de la randonnée.

Un départ à Vallorbe sous le signe de l'orage

Dès la sortie de la gare, ça commence à pleuvoir, ça commence à gronder. Un petit coup d'œil sur la boussole du téléphone. Pas de chance, c'est pile du côté de la vallée où l'on veut randonner.

On attend un peu dans la gare, le temps de remplir les gourdes et de sortir vestes imperméables et protections de sac à dos. Une fois l'orage calmé mais la pluie bien installée, on décide de descendre au centre-ville où l'on trouvera un bon salon de thé le temps de voir comment les choses évoluent autour de parts de gâteaux et de boissons chaudes.

La pluie s'étant un peu calmée, nous décidons de partir au moins jusque la Dent de Vaulion qui se situe à quelques heures seulement à pied et qui a la bonne idée d'avoir une première buvette où se réfugier au cas où.

Nous prenons quelques deniers au distributeur et c'est parti pour traverser la ville et se rendre de l'autre côté de l'Orbe – vous l'aurez compris, c'est la rivière qui traverse Vallorbe. Le pont offre une jolie vue sur la ville. Et encore selon la première image de Google Images c'est encore mieux quand il fait beau. Si vous partez sur mes traces, n'hésitez pas à me dire en commentaire !

Montée à la Dent de Vaulion

C'est donc sous une pluie fine que nous entamons la montée sur les chemins forestiers en direction de la Dent de Vaulion.

Le refuge de Béboux offre un lieu idéal pour pique-niquer à l'abri de la pluie sous son large toit.

Suivent quelques belles grimpettes en forêt… et enfin un peu de répit avec les premiers alpages.

Qui dit alpages dit passages au milieu des vaches, parfait pour l'ambiance. De nouveaux passages en forêt un peu escarpés mènent ensuite aux premiers panoramas.

Quelques centaines de mètres plus loin, on arrive à la Dent de Vaulion qui du haut de ses 1483 mètres offre une superbe vue panoramique sur les paysages du Jura Suisse et sur le lac de Joux que l'on rejoindra en fin de randonnée. Plus qu'une dent, c'est un vaste plateau propice à la sieste et à la contemplation avec sa surface tout en herbe et ses bancs. C'est un lieu d'ailleurs réputé pour venir au coucher de soleil.

La première buvette

Pour notre part, nous avons poursuivi la randonnée, tout d'abord une centaine de mètres plus loin avec un stop au chalet-buvette de la Dent de Vaulion. Histoire de faire un point sur la météo, reprendre un peu d'eau, recharger un peu les téléphones et surtout pour une petite bière. La météo s'est finalement bien dégagée du moins pour la soirée et la nuit, nous pouvions donc avancer de quelques kilomètres pour trouver un coin où bivouaquer tranquillement.

Première nuit de bivouac et une bonne raclette

Après une longue descente en forêt moins propice à l'installation de la tente, c'est aux alentours du quatorzième kilomètre que nous avons pu trouver notre bonheur : une zone tout en herbe plane, avec une petite forêt derrière et une vue dégagée.

C'était le lieu idéal en pleine nature pour réaliser mon "rêve de (grand) gosse". J'avais fait mettre sous vide par mon fromager de la raclette – qui se trouvait être suisse 🇨🇭 – et de la charcuterie. Pour accompagner ça, j'ai apporté des petites patates afin de facilement les faire cuire au réchaud. Et un petit kit à raclette portatif (j'ai celui de chez Cookut) avec ses bougies chauffe-plat.

Le résultat était à la hauteur des attentes : la convivialité et le réconfort d'une délicieuse raclette en pleine nature était au rendez-vous.

Cap sur le Mont Tendre… et sa buvette

Nous sommes repartis tranquillement au petit matin, avec l'objectif d'atteindre le Mont Tendre en fin de journée. Un parcours typique du Jura, agréable à souhait au milieu des pins et des vaches.

Le temps était clément, mais ça n'a pas empêché une petite pause à la deuxième buvette que j'avais repérée sur le parcours : la Buvette de Châtel.

Après une bonne montée, nous sommes arrivés dans l'après-midi à la Buvette du Mont Tendre, au départ pour prendre une simple collation de réconfort après l'effort. Le temps s'est vite gâté, d'énormes nuages roulant rapidement en direction du Mont Tendre avec le vent qui se lève. Un changement brusque qui nous a plongé dans la brume et la pluie.

Nous avons alors décidé de réserver pour dîner le soir en attendant de voir comment les choses se décanteraient pour notre bivouac. Dès la première accalmie, nous avons cherché un coin où monter la tente non loin de la buvette avant de la laisser et partir dîner. Au moins, en cas de pluie battante, elle serait déjà prête.

Après la raclette du soir précédent, nous sommes restés dans le thème du fromage et de la Suisse autour d'une excellente fondue savoyarde dégustée à la buvette 🫕

Au final, l'orage n'est jamais venu et la pluie était passée à la sortie du restaurant. C'est une jolie ambiance crépusculaire qui s'est offerte à nous. Les averses sont toutefois revenues en force une bonne partie de la nuit, avant de laisser place au vent au petit matin. Une ambiance bien douce à l'abri sous la tente !

Montée au Mont Tendre

Après une bonne nuit sous la tente, c'est de bon matin et sous un temps agité que nous sommes partis pour cette dernière journée de randonnée.

Premier objectif : rejoindre le sommet du Mont Tendre. Modeste avec ses 1679 mètres d'altitude, mais cela reste le plus haut sommet du Jura suisse. Et quelle vue ! Avec au loin, la vue sur l'immense lac Léman et les villes françaises qui le bordent.

Tout autour, vous remarquerez ces murs en pierres sèches qui font partie du paysage et du patrimoine du jura vaudois. Ils servaient autrefois à délimiter les alpages.

Descente vers le Lac de Joux

Vient ensuite la descente vers le Lac de Joux. Plutôt que de continuer sur le chemin des crêtes du Jura, j'avais repéré sur les cartes ce chemin qui bifurque sur la droite un bon kilomètre après le sommet du Mont Tendre. On entame alors une descente sur d'agréables chemins en herbe au milieu des pins. En préparant le parcours, je craignais un peu de fortes descentes, mais que nenni ! Le parcours est globalement très facile.

On poursuit en forêt – nous y avons croisé un renard ! – puis par une petite route qui descend directement sur le lac où l'on rejoint un petit chemin tout mignon aux allures de jardin japonais. J'ai trouvé dans les paysages des petites allures d'Europe du Nord, alors allez savoir.

Sur le parcours, je vous propose un (tout) petit aller-retour au point de vue de la Tête du Lac, là où l'Orbe (la rivière qui passe à Vallorbe si vous avez bien suivi !) se jette dans le Lac de Joux.

Et que voit-on tout au fond à l'autre extrémité du lac ? La Dent de Vaulion ! Celle-là même que nous avions gravie deux jours avant.

C'est ensuite une petite allée piétonne qui longe la côté Nord du lac de Joux dans un cadre idyllique avec la vue sur les collines que nous avons arpentées quelques heures plus tôt de l'autre côté de la rive. Ici et là des petites tables de pique-nique et des accès à l'eau, un coin parfait le déjeuner. Il est d'ailleurs possible de faire le tour complet du lac sur 24 kilomètres, une randonnée qui ne doit pas être désagréable.

Nous avions encore un peu de temps avant de retourner sur Vallorbe par les transports, ce qui a été l'occasion d'un petit plongeon rafraîchissant mais surtout bienvenu après ces trois jours de randonnée.

Retour à Vallorbe et à Paris

Pour retourner à Vallorbe, le plus simple est d'emprunter la petite ligne de train qui longe le bord du lac. La Suisse a toujours le chic d'avoir des trains partout, jusque dans les recoins de chaque montagne ou de lac. Sur l'itinéraire que je propose, le retour se fait depuis la petite gare de Le Rocheray. Si toutefois vous étiez un peu juste au niveau du temps, il est possible de le reprendre une station avant à Solliat-Golisse. Il y alors soit une correspondance à la gare de Le Day pour rejoindre celle de Vallorbe ou sinon la correspondance se fera à Le Pont pour y prendre un car qui mène alors à Vallorbe.

Le plus simple est de consulter les horaires et réserver les billets de train en utilisant l'application Trainline. Compter un train par heure, une dizaine d'heure et une heure de trajet avec la correspondance.

Pour notre part, la petite ligne de train était en travaux, à mon plus grand désespoir car j'aurais aimé l'emprunter. Mais encore une fois, organisation suisse oblige, tout était très bien fait avec les cars de remplacement. Tout était très bien indiqué, chaque point d'arrêt clairement indiqué. Ca aura donc été un retour en car sur Vallorbe.

Ayant pris un peu de marge, nous avons alors profité d'une petite pause dans le même salon de thé qu'au départ avant de reprendre notre TGV Lyria pour un retour à Paris. Alors que le paysage commence à défiler, derniers coups d’œil nostalgiques à cette Dent de Vaulion gravie quelques jours plus tôt.